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Frédéric Beigbeder :

« Chère Joanna,
Je ne me souviens pas de notre conversation mais dans l'état où je suis quand je me rends dans cet endroit, c'est parfaitement normal. J'ai regardé le film et j'ai apprécié les hommages qui sont rendus à mon camarade Octave. Je regrette les plans de Paris by night qui rappellent un peu trop "Paris Dernière" mais la scène des buvards m'a bien fait rire. Sinon la trame est incohérente : le "baleineau" semble vouloir se retirer de la vie sociale et quitter son pays, mais une fois à Marrakech il recommence à sortir chez mon ami Marcel. Ou alors tel est le message de votre film : nous sommes prisonniers de la "discothéquisation" du monde, il n'y a aucune évasion possible... Ce serait un message très désespéré mais j'y adhère sans problème (j'aborde d'ailleurs la même question dans "L'égoïste romantique"). J'aurais bien aimé une évolution plus radicale comme dans "Le feu follet" de Drieu avec un suicide à la fin. Mais sans doute ma noirceur personnelle influence-t-elle mon jugement sur ce galop d'essai somme toute fort sympathique.
Amicalement vôtre,
Frédéric B.
PS : Embrassez la belle Nora Arnezeder de ma part, ça m'a fait plaisir d'avoir de ses nouvelles par votre truchement. »